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Old Posted Mar 19, 2012, 3:13 AM
Steve Rowland Steve Rowland is offline
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Location: Sherbrooke
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Les aménagements en banlieue, c'est bien beau. Par contre, ça doit être jumelé inévitablement à du zonage et du cadastrage en conséquence, sinon on gaspille beaucoup d'argent et d'efforts pour pas grand chose. Les projets doivent être pris dans leur ensemble et, je suis le premier à le dire, le transport y occupe une place très importante, mais il ne faudrait pas occulter le reste. Une piste cyclable, c'est bien. Une piste cyclable avec des vélo dessus, c'est encore mieux.

Une manière très, très simple de faire en sorte que ce tracé soit rentable (socialement, je veux dire, et économiquement aussi, par le fait même), serait de resserrer les lots sur son pourtour (forcer, notamment, les cours à être placées à l'arrière des bâtiments, et non pas devant), un peu comme ça se fait énormément à Vancouver, et, bien entendu, de favoriser les commerces de proximité à des endroits stratégiques dans l'ensemble du projet. À partir de ce moment, on pourrait commencer à parler d'un véritable projet urbain. Je ne connais pas les détails, donc je ne me prononcerai pas plus loin là-dessus. Le boulevard comme tel me semble énormément large. On a tendance, à Sherbrooke, à aménager des boulevards immenses en prévision d'une circulation automobile plus grande éventuelle. On n'a qu'à penser au boulevard Lionel-Groulx pour s'en rendre compte. C'est sûr, il y a des normes québécoises à respecter, mais il y a quand même des endroits où il serait possible de couper. Je pense que de placer la piste cyclable au milieu n'est pas la meilleure des solutions. Ça force les gens qui veulent l'emprunter à traverser au minimum deux voies et à retraverser ces dernières pour repartir. Ça peut sembler banal, mais ça reste une limite mentale importante selon moi. Pourquoi ne pas avoir placé la piste sur le côté? Pourquoi vouloir changer une formule gagnante?

Un petit détail pour les ronds-points... Bon, au risque d'encore passer pour un chialeux, je ne suis pas fan des passages souterrains pour faire passer les piétons et les vélos, à moins que ceux-ci soient particulièrement bien aménagés et éclairés. La raison est fort simple : le sentiment d'insécurité qui règne dans ce type d'endroit est généralement très efficace pour repousser la majorité des gens à l'emprunter le soir et la nuit. Ça peut paraître banal, mais considérant que la noirceur occupe près de 50% du temps au Québec pendant une bonne partie de l'année, il faut toujours réfléchir à l'utilisation des infrastructures de nuit. Si ces passages ne sont pas emprunter de nuit, ils risquent d'être également moins emprunté de jour. De plus, on se rend compte à plusieurs endroits que de séparer ainsi les cyclistes des automobilistes n'est jamais bon pour les cyclistes. En France, ce genre d'endroit n'est pas vraiment fréquenté. Je me souviens d'une intersection en particulier, près de la place Carnot à Lyon. Afin d'enjamber une semi-autoroute (ce qui rend tout de même la séparation des usages plus légitime que ce type de rond-point) en vélo, il fallait passer sous un viaduc, vraiment pas commode et très peu invitant. Ces passages n'étaient à toutes fins pratique, pas utilisés. Les gens préféraient prendre le risque de passer sur la route (à vélo ou à pieds), dans un endroit très dangereux pour eux, afin de traverser, au lieu de les emprunter. Je continue à croire que la solution se trouve dans un partage intelligent de la route entre les cyclistes, les piétons et les automobiles (ou les utilisateurs des TC), tous sur un même pieds d'égalité (ou, au mieux, en favorisant le vélo et la marche et non pas en les cachant de la surface).

Enfin, c'est juste mon point de vue.
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