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Originally Posted by lio45
Tu préfères qu'il se fasse des projets en "ne prenant pas nécessairement les bons moyens" qu'une absence temporaire de projets?
Parfois, c'est irréversible. Regarde les autoroutes en tranchées de Mtl... des quartiers denses ont été rasés pour ça. À Sherbrooke aussi, des projets que tu aurais sûrement salués comme étant "qqch qui bouge plutôt que rien du tout" se sont finalement avérés, rétrospectivement, des erreurs d'urbanisme aux conséquences durables.
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*À noter qu'on ne sait pas si les gens seraient autant conscientisés si ces projets n'avaient jamais eu lieu. On n'a jamais rien si on ne prend pas de risque.* S'il ne faut pas prendre de risque, alors ne fera jamais rien. Aussi bien fermer boutique tout de suite hein! Il se prend des décisions plus rapidement qu'ici ailleurs dans le monde et pourtant, les projets n'y sont pas plus mal (ni proportionnellement, ni dans l'absolu).
Ceci étant dit, rétrospectivement, ces projets sont très mauvais pour la ville, certes. Par contre, je ne peux pas dire ce que j'en aurais pensé lorsqu'ils ont vu le jour, n'ayant pas les connaissances urbanistiques qu'on a aujourd'hui (et n'habitant pas dans le secteur, bien evidemment). Il est évident que je ne cautionne pas aujourd'hui...
Mais je pourrais te relancer la balle en te parlant, par exemple, d'un projet comme la Place Ville-Marie. Bon, on dira ce qu'on voudra, ce projet n'était pas très apprécié (surtout par les citoyens) lorsqu'il a vu le jour en 1958. Les gens du secteur (tout comme les gens des secteurs qui ont été touchés par la construction des autoroutes) n'étaient pas du tout d'accord avec ce projet. Il a pourtant joué un rôle, qu'on le veuille ou non, dans le développement du centre-ville de Montréal et de son essor économique dans les années 70-80. Il est encore aujourd'hui un icône incontournable de la ville. Et si on ne l'avait pas construite? Que ce serait-il passé? Rétrospectivement, c'est quelque chose de très bien, pourtant à l'époque, les gens n'en voulaient pas.
Dans les projets, il y a donc du bon et du mauvais, et on ne peut pas avec certitude évaluer les impacts et les externalités qui seront produits par ceux-ci. Il y a des exemples de projets qui ont fonctionné et d'autres pas. Si le projet proposé ne faisait absolument aucun sens pour 2012, en même temps, c'est que celui qui le présente y met de la mauvaise volonté (par exemple la mise en place de plus de Powers Centers).
Et de toutes manières, ce que je reproche à Sévigny, c'est de ne même pas avoir d'idée de projet, de prise de position en urbanisme et en aménagement. Quand j'utilise le terme "projet", ici, je parle de quelque chose qui s'élève plus haut que la construction ou l'aménagement unique. Je parle d'un projet; une vision; une idée, même vague, de ce qu'on veut faire de notre ville. Par exemple, s'il disait: "Nous allons poursuivre le projet du Lac des Nations (seul réel projet présent à Sherbrooke) en une deuxième phase qui nous permettra de tourne maintenant le centre-ville vers la rivière Saint-François" (exemple que je prend parce que je connais, mais vous pouvez mettre pas mal de choses là), s'il disait simplement ça, ça pourrait mener quelque part. S'il mettait ensuite des objectifs à atteindre pour rencontrer ce projet; cette vision; alors là! Là on commencerait à parler. Là il serait possible de commencer à parler de quelque chose et il serait possible de commencer à réellement travailler dessus (pas "attendre" que les choses se fassent d'elles-mêmes). En même temps, il faut quelque chose de plus que simplement "Nous devons innover". Aussi bien se donner comme objectif "La ville doit devenir plus meilleure". Comme je l'ai mentionné... Il ne s'agit pas de "pouvoir évaluer un projet s'il sera bon ou mauvais", c'est qu'il n'en présente même pas les soubresauts d'un projet. On ne peut donc même pas penser pouvoir critiqué ou construire (pris ici au sens large) quoi que ce soit autour de ce projet qui deviendrait commun à la ville. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire.
Moi, le domaine du "On verra" à la François Legault, je trouve ça désolant.
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Originally Posted by lake of the nations
Regarde seulement les cas du resserrement du périmètre d'urbanisation, du gel du développement domiciliaire à Rock Forest et de Revenu Québec. La Ville n'a pas eu à débourser la moindre somme et hop, voilà qu'elle s'en portera mieux de façon durable. Mieux encore, il réussi à conjuguer cette vision avec des économies d'échelle (ce qui ne fut pas non plus le cas de son prédécesseur). Mis à part le cas du déneigement des voies piétonnes qui te frustre tant, peux-tu me nommer un seul exemple outrageux où il «ramasse les cennes noirs sur le trottoir» (et ce n'est pas pour faire un mauvais jeu de mots)?
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Ce que tu as nommé là, ce ne sont pas des projets, ce sont des contraintes légales. Bien que ce soit une bonne chose et essentiel (bon, concernant le développement à Rock Forest, on repassera, quand on voit ce que les promotteurs font sur Bertrand-Fabi), ça ne porte pas à se projetter dans l'avenir.
Et quand j'ai fait allusion aux cennes noires, je ne pensais pas uniquement aux trottoirs, mais aussi aux remaniements municipaux, de la dégaine de petite bourgade (quand on voit ce qui se passe à Sherbrooke, on ne dirait pas une ville de 200 000 habitants, on dirait un petit village de 5000 habitants sans avenir).
Je m'acharne sur le maire parce que c'est LUI qui est censé représenter l'avenir de la ville. C'est LUI qui est censé nous "guider" à quelque part. Je ne dis donc pas qu'il ne se fait pas de travail à l'extérieur de cette fonction de maire (par exemple dans des organismes comme Commerce Sherbrooke). Mais bon sang! Si le maire ne le fait pas, qui le fera? Quand on s'associe à une ville, l'une des premières choses à laquelle on pense, c'est son maire, non? Je dois être le seul à penser comme ça alors. Je ne dis pas non plus qu'il ne fait pas son travail de gestionnaire (et on ne peut pas lui en vouloir, malheureusement, car il a été élu pour ça). Une ville ne se gère pas comme une entreprise. La ville a des pouvoirs dont elle n'use pas, figée par la peur.
Dans notre système économique néolibéral (que je ne cautionne pas, mais bon, on est pris avec alors aussi bien s'y faire), le moment actuel (dans une crise importante) est très mal choisi pour économiser et ne pas investir. Dans 5 ou 10 ans, si la crise se termine un jour, il sera trop tard pour penser le faire.