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(Québec) Tant qu'à réviser le programme particulier d'urbanisme du plateau centre de Sainte-Foy pour permettre plus de hauteur au gratte-ciel Le Phare, la Ville pourrait en profiter pour étendre cette permission à un secteur plus large.
La construction d'une tour de 65 étages dans l'ouest de la ville nécessitera un changement de zonage. Car le programme particulier d'urbanisme (PPU), adopté il y a à peine deux ans et qui devait encadrer le développement sur le plateau centre de Sainte-Foy pour les 20 prochaines années, prévoit sur l'îlot des Gouverneurs une hauteur maximale de 29 étages.
Pour la faire grimper à 65, il faudra reprendre le processus d'approbation du PPU, a expliqué jeudi la porte-parole de la Ville Mireille Plamondon.
Cela implique d'abord un examen du projet par la Commission d'urbanisme et de conservation, explique-t-elle. L'instance rendra ensuite son verdict sur le projet et fournira ses recommandations. Si Le Phare du Groupe Dallaire passe la rampe, la Ville devra alors procéder à la modification de son PPU.
«On aura à déterminer jusqu'à quel point on modifie le PPU», avance Mme Plamondon. Ainsi, la Ville pourrait choisir de se limiter à changer les règles de zonage pour le terrain précis où s'élèvera la tour, ou encore en profiter pour étendre la modification à un plus vaste périmètre. «Ça pourrait être un secteur délimité, ou ça pourrait être un terrain seulement.»
Si la possibilité est sur la table, les discussions ne sont pas encore assez avancées pour déterminer quelle sera la décision finale, souligne Mireille Plamondon. «On n'est pas rendu là. Il est trop tôt pour le dire.»
Consultations
Une chose est certaine, c'est que peu importe l'ampleur de la modification qu'on veut apporter au PPU, il faudra franchir de nouveau les étapes qui ont mené à son adoption, en décembre 2012, y compris les consultations publiques.
«Les gens pourront s'exprimer», a indiqué l'attaché de presse du maire Régis Labeaume, Paul-Christian Nolin. Ils le feront lors de rencontres publiques, et leurs suggestions seront entendues. Elles pourront être retenues ou pas.
Mais puisque cela se fera dans le cadre de l'adoption d'un PPU, il n'y aura pas de possibilité pour les citoyens de réclamer la tenue d'un référendum.
Le nouveau PPU devra ensuite franchir l'étape de l'adoption par le conseil municipal, et il reviendra ensuite aux arrondissements de voir à son application.
Prendre les locataires des autres?
L'expert en immobilier François Des Rosiers trouve Michel Dallaire plutôt optimiste lorsqu'il soutient que le futur immeuble Le Phare ne répondra qu'à une fraction des besoins en locaux pour bureaux. Il craint plutôt qu'un complexe de cette ampleur ne vienne siphonner les entreprises ailleurs dans la région.
«Il va y avoir des locataires de prestige, comme des assurances, des banques, des grandes firmes comptables. Mais est-ce que ça va attirer des firmes qui ne sont pas déjà à Québec? Je crois que ça va plutôt déplacer celles qui y sont», analyse le professeur de gestion urbaine et immobilière à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval.
Celui qui observe le développement immobilier et économique de Sainte-Foy depuis plus de 30 ans dit douter de l'évaluation du pdg de Groupe Dallaire au moment de présenter son projet majeur comprenant une tour de 65 étages et trois tours de 25 à 30 étages.
Le Phare au total de ses quatre tours comptera près d'un million de pieds carrés d'espaces pour des bureaux. Québec, explique le professeur, a connu une forme de rattrapage entre 2009 et 2013. Mais les espaces dans ce type d'immeuble considéré de «catégorie A» tendent à stagner, dit-il. La solution résidera toutefois dans la manière dont Groupe Dallaire répartira la construction de son vaste complexe sur 10 ans. Valérie Gaudreau