Publié le 08 janvier 2012 à 05h00 | Mis à jour à 07h56
Projets miniers: deux trains pour Schefferville
Michel Corbeil
Le Soleil
(Québec) La multiplication des projets miniers dans le Nord québécois pourrait se traduire par la construction d'un second chemin de fer reliant Schefferville à Sept-Îles, au coût d'environ 2 milliards $.
Ce nouveau mégaprojet fait l'objet d'un mandat de lobbying accordé à l'homme d'affaires Marcel Aubut par la firme sino-canadienne Century Iron Mines. Une voie ferrée relie déjà les deux villes de la Côte-Nord.
Elle a été construite au début des années 50 par la minière Iron Ore Company. IOC a fermé, en 1982, sa mine de fer de Schefferville, située à plus de 550 kilomètres à l'intérieur des terres.
Selon la procuration déposée au registre des lobbyistes, «le client [Century Iron Mines] souhaite construire un long chemin de fer dans le Nord-du-Québec. Vu l'ampleur du projet, le client souhaite que des démarches de présentation du projet auprès des autorités gouvernementales soient déjà entamées.» Même si le projet minier le plus avancé de Century Iron Mines se trouve à la Baie-James, l'entreprise veut lancer des études pour amener un second lien ferroviaire dans le secteur de Schefferville où elle possède des droits sur deux gisements de fer, a précisé Ricky Chan, son vice-président à la planification et aux opérations.
Investissements chinois
Selon les premières estimations, la construction d'un nouveau lien représente un investissement de 2 milliards $. Le promoteur a souligné que bien des variables peuvent influencer ce prix, dont la topographie et la nature du sol.
Mais, s'il devait se matérialiser, ce sera avec des investissements privés chinois. L'un des actionnaires de Century est l'aciériste Wisco, qui est l'acheteur principal du fer d'une autre mine de la Côte-Nord, celle du lac Bloom, à Fermont.
Ricky Chan a souligné que le chemin de fer existant fait l'objet d'une utilisation intensive par une minière de Fermont, en sol québécois, et par des concurrents établis au Labrador appartenant à Terre-Neuve.
Sept-Îles
Ce lien ne pourra répondre à de nouveaux besoins, à court terme, a poursuivi le dirigeant, né en Chine et établi au Canada depuis son adolescence.
Récemment, Genivar a déposé une étude examinant la possibilité d'amener le rail au nord de Schefferville, jusqu'à la petite capitale des Inuits, à Kuujjuaq, sur les rives de la baie d'Ungava. Selon ce rapport, il faudrait consacrer 2,5 milliards $.
M. Chan a fait savoir que sa firme n'est pas intéressée par cette aventure. Pour rentabiliser son propre projet, il louera probablement le rail aux promoteurs de nouveaux gisements. L'acheminement de minerai irait vers Sept-Îles, dont le port est «en expansion».
De là, toute la production de fer est destinée à la Chine, dont l'économie émergente est intéressée par les ressources d'un peu partout sur la planète.
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