L’îlot Irving créera une «forme de ségrégation», dit un dissident du Comité populaire
Les responsables de la coop ont eux-mêmes préféré le côté de la rue Richelieu, réplique le Comité populaire
«Tout le monde doit jouir des mêmes conditions d’habitation, quelle que soit leur classe sociale», a soutenu en conférence de presse hier Marc Boutin, pionnier des luttes sociales dans Saint-jean-baptiste et résidant du quartier depuis 40 ans.
Or, à trois jours d’un référendum sur le sort de l’îlot Irving, dimanche, il estime que le projet de GM Développement va «à l’encontre» du principe de mixité sociale, sur lequel compte le maire Régis Labeaume pour faire accepter le projet.
«D’un côté, les condos au soleil vont intercepter la lumière et vont s’accaparer la vue sur les Laurentides. D’autre part, on va avoir une coop derrière, à l’ombre, adossée à un stationnement, fermée sur trois côtés, sans cour arrière, sans soleil», a-t-il déploré.
Selon lui, une telle façon de faire rend identifiables les classes sociales, ce qui, croit-il, fait qu’«il y aura une forme de ségrégation qui s’installe dans le quartier».
Cette sortie publique pour le comité du Non au référendum n’est pas anodine.
En plus de Marc Boutin, le journaliste Gilles Simard et le conteur Bernard Grondin ont pris la parole en conférence de presse. Ils sont tous membres du Comité populaire Saint-jean-baptiste.
Or, l’appui de ce regroupement citoyen au projet de GM Développement est un argument de taille pour l’administration de Régis Labeaume. Le maire, qui a fait plusieurs sorties pour le Oui ces dernières semaines, s’est souvent réjoui de l’entente survenue entre la Ville, le promoteur et le Comité populaire. Des mois de discussions, dit-on, ont permis de convaincre les promoteurs Jean Campeau et Geneviève Marcon d’ajouter 20 unités de coopérative, des stationnements intérieurs et un toit vert à un complexe de 70 condos.
«Le comité populaire n’est pas Équipe Labeaume, on a le droit de réfléchir. Nous sommes des dissidents», a déclaré Marc Boutin. La démarche d’hier a aussi l’appui du représentant officiel du comité du Non, Louis Doyle.
Du côté du Comité populaire Saint-jean-baptiste, le coordonnateur Nicolas Lefebvre-legault s’est dit «surpris» de la sortie de Marc Boutin et ses acolytes. Bien que leur désaccord sur le projet était connu et qu’ils avaient fait valoir leur point dans le journal Droit de parole, la décision de convoquer la presse a étonné.
«J’étais surpris qu’ils décident d’aller jusqu’à la conférence de presse. Mais en même temps, les gens ont droit à leur opinion, ça reste diplomatique » , a indiqué M. Lefebvre- Legault. Il ne croit pas que la légitimité du Comité populaire souffrira de cette division interne.
Sur le fond de la question, toutefois, Nicolas Lefebvre-legault réfute la thèse de «l’habitation à deux vitesses» avancée par les dissidents.
Au contraire, dit-il, les responsables de la future coopérative La face cachée ont délibérément choisi que la coop soit placée du côté de la rue Richelieu. «Ils pouvaient être sur des étages sur Saint-jean, mais ils ne voulaient pas, assure M. Lefebvre-legault. En étant sur Richelieu, ça permet d’avoir leur propre bâtisse. Ils voulaient être dans le quartier. Ils ne voulaient pas donner sur SaintJean pour des raisons de bruit.»
Parmi leurs autres arguments pour le Non, les citoyens regroupés autour de Marc Boutin disent par ailleurs craindre qu’une dérogation au zonage pour permettre neuf étages ne crée un précédent. Ils estiment aussi que l’argument de la densification, avancé par le maire Régis Labeaume, ne tient pas la route, car Saint-jean-baptiste est déjà, avec ses 17 000 habitants par kilomètre carré, l’un des plus denses au Canada.
source:http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/...-dissident.php
C'est décidément ridicule !