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«Ça va transformer le centre-ville en autoroute» - Stéfan Cayer
« La Ville de Gatineau veut un projet pour redonner vie à son centre-ville, je comprends. Mais ce projet-là ? Ça ne va pas lui redonner vie, ça va le transformer en autoroute ! »
Cela ne fait aucun doute pour Stéfan Cayer : Gatineau fait faux bond en voulant installer son nouvel aréna au centre-ville. Le propriétaire du magasin de meubles Vice Versa - situé sur l'un des terrains qui fera l'objet d'une expropriation si le projet se concrétise - est revenu à la charge, hier.
Au lieu d'insister à bâtir le tout au centre-ville, la Ville devrait plutôt construire le complexe sur le terrain actuel de l'aréna Robert-Guertin. Car elle détient déjà le terrain, elle n'aurait pas à débourser quelque 16 millions $, uniquement pour exproprier les propriétaires des terrains visés, situés dans le quadrilatère des rues Montcalm, Wellington, Eddy et Wright.
« Il y a beaucoup d'espace de stationnement à l'aréna actuel. Ici, ce sera l'enfer, et les artères du secteur ne sont pas conçues pour accueillir autant d'automobiles », fait valoir l'homme d'affaires.
La Ville ne propose en effet qu'un stationnement de 250 places, alors que l'aréna pourra accueillir 5000 partisans.
« Encore pire, le projet de la Ville vient compliquer la vie des nouveaux employés fédéraux qui viendront travailler au centre-ville d'ici deux ans, en expropriant de nombreux terrains de stationnement », ajoute-t-il.
Si ce nouvel épisode du feuilleton Guertin vient à se concrétiser, le complexe fera face au Théâtre de l'Île.
Au conseil municipal, on en parle comme du moteur qui fera renaître le centre-ville. Il accueillera des commerces au rez-de-chaussée, la rue Wellington deviendra piétonnière et une grande place publique sera aménagée en face de l'édifice.
Le projet n'a plus grand-chose à voir avec le partenariat public-privé qui a échoué l'an dernier. Sur papier, il s'agit maintenant d'un centre multifonctions avec patinoire, salle de spectacle et centre de foire.
Expropriation peu payante
Les efforts de M. Cayer ne sont pas désintéressés ; sa famille et lui obtiendraient beaucoup moins d'argent pour leur terrain en se faisant exproprier que s'ils bâtissaient de nouveaux édifices, par exemple. À l'automne dernier, des efforts en ce sens avaient été freinés par des citoyens, qui s'étaient opposés à ce qu'on démolisse le 50, rue Montcalm, pour construire un bâtiment de 15 étages pouvant accueillir des bureaux, des boutiques et des restaurants. De nombreux citoyens avaient souligné qu'un édifice du genre ne cadrait pas avec la mission « culturelle et communautaire » de l'Île de Hull.
Reste à savoir si le nouveau projet convient à cette mission.
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