SSQ sur Laurier : construire en hauteur et en douceur

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La compagnie d’assurances SSQ souhaite construire d’autres tours sur le boulevard Laurier en prenant toutes les précautions qui s’imposent pour ne pas provoquer la colère des quartiers avoisinants.

Le bureau du pdg de la SSQ offre une vue splendide sur le boulevard Laurier et sur le quartier Saint-Yves d’où est monté une vive colère citoyenne l’hiver dernier. Jean Morency a pris bonne note de la réaction des résidents qui craignent comme la peste que la construction de nouvelles tours ne vienne leur « empoisonner la vie ». Après avoir acheté 9 des 32 résidences comprises dans l’îlot formé par les rues Lapointe, Sauvé, Jean-De Quen et le petit boulevard Laurier, la SSQ a mis les freins abruptement à son offensive d’acquisitions. « On voyait que ça allait à l’encontre de la volonté des citoyens », expose M. Morency en entrevue.

À son avis, les citoyens ont réagi par crainte de l’inconnu. « On n’avait pas de projet concret, donc, on ne pouvait pas expliquer comment on voulait aménager et protéger la zone résidentielle. C’est ce qu’il va falloir qu’on fasse », expose Jean Morency. Cette pause que s’est imposée la SSQ promet donc d’être temporaire. Le règlement de zonage de la Ville de Québec permet la construction d’immeubles pouvant atteindre 10 étages sur le flanc sud du boulevard Laurier. « C’est sûr que cet îlot (Lapointe) va se développer sous l’effet de la pression urbaine. On sait ­­qu’on a des besoins qui s’en viennent et on veut être sur Laurier », prévient le pdg de la SSQ.

Gros sabots

Jean Morency tient à se défaire de cette image de prédateur d’espaces urbains qui a été accolée à la SSQ à la faveur du débat entourant l’adoption du nouveau règlement d’urbanisme de la Ville de Québec. Pas question de bousculer les citoyens. « On veut s’intégrer avec souplesse, dit-il. On n’aime pas arriver avec nos gros sabots. On est conscient de ce que peut représenter un développement immobilier dans un quartier. »

La SSQ reviendra éventuellement avec un projet de construction qu’il faudra vendre à la population, convient le patron de la SSQ. « Ça fait six ans qu’on travaille sur le projet de la Cité verte (voir autre texte). Il faudra prendre le temps d’informer et d’expliquer comment le développement va se faire. Il faudra expliquer comment on va protéger la zone résidentielle autour », promet le pdg, lui-même domicilié dans le quartier Saint-Yves et qui se dit bien au fait des ennuis causés par la circulation de transit provenant du boulevard Laurier.

Densifier

Bien qu’il demeure évasif sur les gabarits envisagés par la SSQ, Jean Morency affirme « qu’il y a une logique à construire en hauteur ». Ça réduit l’occupation au sol, permet d’importantes percées visuelles et l’aménagement d’espaces verts. « On ne fera pas du 60 étages, le marché ne le prendrait pas », précise le pdg. Ce dernier a déjà exprimé le vœu que la Ville permette jusqu’à 30 étages sur le boulevard Laurier à l’occasion d’une courte visite à Chicago, en compagnie du maire Labeaume, en avril. « À Chicago, on a vu qu’une ville très dense, ça peut être beau », suggère M. Morency.

Quant au développement futur de « l’axe Laurier », Jean Morency ne peut le concevoir sans l’apport d’un système de transport en commun « plus performant et plus efficace ». Il prend bien soin de ne pas parler d’un tramway. « Il va falloir contrôler le développement du trafic dans les quartiers résidentiels », reprend-il. Cet objectif ne sera atteint qu’en réduisant la pression automobile sur Laurier. Pour ce faire, le transport en commun devra se faire attrayant.