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Old Posted Jan 15, 2007, 6:42 PM
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Kilgore Trout Kilgore Trout is offline
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Saint-Léonard: toujours italien... mais pour combien de temps? (La Presse)

Saint-Léonard: toujours italien... mais pour combien de temps?

Jean-Christophe Laurence
La Presse




L'exil des Italiens vers la banlieue, conjugué aux nouvelles vagues d'immigration, a transformé le visage du quartier. Les logements, laissés vacants par les personnes âgées, sont repris par les nouveaux arrivants.

Les Haïtiens, plus visibles autrefois, ont pratiquement disparu pour faire place à la communauté maghrébine, qui s'étire progressivement vers l'est. Rue Jean-Talon, les odeurs de café espresso se mélangent désormais à celles du couscous et du thé à la menthe.

«Quand j'ai commencé, il y a sept ans, il n'y avait qu'une seule boucherie halal entre Viau et Langelier. Aujourd'hui, j'en compte au moins sept, souligne Mohamed Alaoui, propriétaire de la boucherie Al-Defaya. Les Italiens vendent leurs maisons et s'en vont en périphérie. Ils laissent de plus en plus de commerces au détail.»

Mais qu'on ne s'y trompe pas : malgré les changements en cours dans le tissu social, Saint-Léonard reste encore profondément Saint-Léonard, avec ses bungalows, ses abris Tempo et ses lions en plâtre en bas des marches.

Selon les statistiques les plus récentes (2001), la population italienne était évaluée à 45 %, suivie de 30 % pour les francophones et de 20 % pour les allophones.

Selon certains, on constate même un mouvement de retour. Après avoir goûté à la banlieue, les troisièmes générations d'Italiens reviennent s'acheter des maisons dans le quartier, pour profiter des services et se rapprocher de leur famille.

La rue Jean-Talon, artère commerciale vitale du quartier, voudrait être à l'image de ce renouveau, en s'inspirant des exemples de l'avenue Laurier ou de la Promenade Fleury, rue Fleury dans Ahuntsic.

«On aimerait revitaliser la rue pour que ça devienne une autre Petite Italie, dit Dominique Perri, conseiller de l'arrondissement de Saint-Léonard. Parce qu'au fond, la Petite Italie, c'est ici. C'est sûr que la population italienne est vieillissante. Qu'il y a moins d'enfants. Quand une bonne partie de cette population n'y sera plus, on va vraiment voir un changement. Mais pour l'instant, les Italiens restent prédominants. Et je pense qu'ils vont l'être encore longtemps.»

L'institution

Ouvert jour et nuit depuis 36 ans, le Café Milano est une véritable institution. Avant, on s'y arrêtait pour un espresso ou un latte. Aujourd'hui, l'endroit a triplé de superficie et propose un menu bien garni, qui va du simple café aux sandwichs les plus variés.

La clientèle? On est loin du «club social italien» des premières années. Milano reçoit autant les femmes que les hommes, peu importe l'origine. «On est aussi visité par des clients de deuxième ou troisième génération, qui venaient petits avec leurs parents», ajoute Marco Paranzino, un des trois proprios de l'établissement.

Marco, 34 ans, est né et a grandi juste au-dessus du café. Pour la petite histoire : son père Matteo a quitté l'Italie en 1958 et transité par le Venezuela avant de s'installer à Montréal en 1965. Fatigué de travailler comme soudeur, Matteo a fondé Milano en 1971. «Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne viens pas de Milan, mais du Molise», lance le sympathique moustachu, qui vient encore régulièrement faire son tour. «Mais dans les années 70, quand j'ai ouvert mon café, Milan était à la mode. Alors, c'est le nom que j'ai choisi!» précise-t-il.

CAFÉ MILANO
5196, rue Jarry Est
514-852-9452

La boucherie de Mohammed, le salon d'Amina



L'administration mène à tout, même à la viande halal. Parlez-en à Mohammed Alaoui, qui a longtemps travaillé comme fonctionnaire au Maroc, avant d'ouvrir sa boucherie au Québec. «Mon domaine, c'était une impasse», dit le charmant monsieur arrivé à Montréal en 1988. Plus qu'une boucherie, Ad-Deyafa (qui veut dire «accueil» en arabe) fait aussi office d'épicerie et de traiteur. Ce n'est pas tout. Deux portes plus loin, il y aussi Ad-Deyafa le salon de thé, ouvert par Amina la femme de Mohamed.

Décoré à la marocaine, l'endroit est absolument charmant. On peut y déguster des jus préparés sur place (avocat, kiwi, fraise, papaye) et des pâtisseries marocaines comme des cornes de gazelle et des ghoybas, un tas de petites sucreries faites avec du miel ou de la fleur d'oranger. Mais le salon d'Amina, c'est plus qu'un salon de thé. Le premier dimanche du mois, l'endroit se transforme en refuge pour femmes de la communauté maghrébine, qui veulent prendre une pause, échanger et créer des liens. On ferme les rideaux, on danse, on mange et on s'amuse. «Elles sont entre elles. Elles peuvent même garder leur caftan (habit de maison)», résume simplement Amina, avant de retourner à ses fourneaux.

AD-DEYAFA, boucherie
5568, rue Jean-Talon Est
514-257-6144

AD-DEYAFA, salon de thé
5572, rue Jean-Talon Est
514-257-6144

Le QG musical

Où est Jimmy James ? Il est ici ! Le guitariste de blues-rock, qu'on peut voir régulièrement en spectacle (avec Nanette, entre autres) passe la plupart de ses temps libres chez Kitts, où il donne de précieux conseils aux clients. «Il est venu un matin et n'est jamais reparti!» dit le patron Tony Greco, en donnant une tape sur l'épaule de son «employé», qui lui renvoie un clin d'oeil complice.

Vous l'aurez compris, Kitts est le plus convivial des magasins d'instruments de musique à Montréal. Une place où l'on vient pour acheter, mais aussi pour chiner, niaiser, jaser et manger sur le bord du comptoir. «C'est un hobby qui est devenu une business», raconte Tony, Italien et «Saint-Léonardien» d'origine, qui a fondé la place en 1982 «parce qu'il n'y avait pas de QG pour les musiciens du quartier».

La réputation de Kitts, toutefois, dépasse depuis longtemps les frontières de Saint-Léonard. On vient de partout à Montréal pour les bons prix et le service complice. «Des gens de tous les styles, précise Tony. Punk, blues, metal country. Et même des orchestres de mariages!»

Kitts est, sauf erreur, un des derniers commerces montréalais à posséder un vieux téléphone à cadran. C'est aussi ce qui fait son charme : son petit côté «old school». Quant au nom, il vient tout simplement de St. Kitts, une île des Antilles, où est née la femme de Tony. Familial, vous dites ?

KITTS MUSIQUE
5350, rue Jean-Talon
514-725-7473

Même M. Bush...

Saint Léonard, c'est aussi la saveur créole. Ou enfin, ce qu'il en reste. Si beaucoup d'Haïtiens ont déménagé à Montréal-Nord, on peut encore sentir leur présence ici et là. Aux Récifs du Cap, ironiquement, on a pris le chemin contraire. Ce restaurant antillais a roulé fort pendant huit ans à Montréal-Nord (sous le nom La Citadelle du Cap) avant de se refaire une beauté, rue Jean-Talon.

«Le quartier était devenu trop dur, explique la propriétaire Myriam Victor. Depuis 2000, les gens venaient moins à Montréal-Nord. Les affaires ont commencé à chuter à cause de la réputation de criminalité. Et puis, bon, il y avait aussi plus de concurrence.»

Diplômée en assistance dentaire, Myriam est au Québec depuis 1983 elle avait 17 ans. Recyclée dans la restauration, elle tient son établissement d'une main de fer, en occupant tous les postes. «Je suis la cuisinière, la gérante, la femme de ménage, je fais tout, tout, tout!»" lance-t-elle, tout en prenant une commande téléphonique.

Rouvert depuis huit mois, Aux Récifs du Cap se spécialise bien sûr dans la bouffe créole. «Et quand je dis créole, je veux dire épicé à notre façon. Quand je prépare un plat, tu peux être sûr que je vais mettre un peu de piment fort là-dedans», précise Myriam, qui avoue avoir tout appris de sa mère.

Pour le reste, la dame insiste : son menu ne se limite pas aux plats typiques haïtiens. Les Récifs du Cap visent une clientèle diversifiée, qu'elle vienne d'ici ou d'ailleurs. «Même le président Bush, il peut venir ici sans problème!»

AUX RÉCIFS DU CAP
5570, rue Jean-Talon
514-322-2000

Dansez, maintenant!

Ce n'est pas un secret : la population de Saint-Léonard vieillit. Les nombreux Italiens, débarqués dans le quartier dans les années 50 et 60 sont aujourd'hui à la retraite... Ce qui ne les empêche pas de s'amuser. Au contraire.

Au Club de l'âge d'or Arcobaleno, par exemple, on se retrouve deux après-midi par semaine pour danser dans un pavillon jouxtant le parc Saint-Léonard. Au programme : danse en ligne, danse en couple, café, biscottis et mondanités de tous genres. Certains, paraît-il, en profitent même pour trouver l'amour ! Et pourquoi pas ?

«Ici, c'est pas seulement la danse. Et c'est pas seulement un club de l'âge d'or, explique Maria Perluzo, membre du club. C'est comme une famille.» Une famille qui se tient les coudes, on s'en doute. Quand un des leurs s'éteint, tout le monde va au salon funéraire. À la séance suivante, on fait une prière en groupe avant de relancer le bal, parce que le «show must go on».

Fondé il y a 25 ans, le club Arcobaleno est composé en majorité de femmes la doyenne étant dame Ines Valori, 94 ans venues chercher mieux au Canada. Cette génération sacrifiée, qui a tout donné à ses enfants, n'a pas eu la vie facile. Mais elle danse insouciante, avec le sentiment du devoir accompli.

«La plupart d'entre nous, on a passé nos vies dans les manufactures, raconte Mme Perluzo dans un français cassé. Quand on est arrivé, on ne connaissait pas la langue. On ne pouvait pas faire autre chose. Mais nos filles, ce n'est pas pareil. Elles sont allées à l'école. Elles ont de l'éducation. Elles vont pouvoir choisir.»

Club de danse Arcobaleno
Tous les mardis et jeudis après-midi
Au pavillon Saint-Léonard
8255, rue Lacordaire
514-727-2322

Le bocce, hiver comme été

Les Français ont la pétanque, les Italiens ont le bocce. Ce «jeu de boules» convivial se joue surtout l'été dans les parcs. Mais l'hiver, si on est vraiment accro, on poursuit la saison au chaud.

À Montréal, deux ou trois endroits abritent des allées de bocce intérieures, le plus imposant étant le gigantesque Centre Leonardo da Vinci, véritable coeur de la vie culturelle à Saint-Léonard.

Tous les jours, de 9 à 22 h, des Italiens plus ou moins jeunes (surtout moins!) viennent se délier les membres sur une des quatre allées de ciment, en s'asticotant gentiment. Pietro Borsellino, ex-camionneur et ex-concierge de 75 ans, est heureux de pouvoir continuer à jouer avec ses potes pendant la saison froide. Mais il avoue : il préfère quand même les bons vieux parcs. «À l'intérieur, dit-il, c'est plus dur pour les jambes.»

N'empêche. Ici, rien n'a été laissé au hasard pour le confort. Il y a un café tout à côté. Et des gradins surplombent le terrain, pour assister aux matchs les jours de tournoi. C'est que c'est sérieux, le bocce !

La relève hélas! se fait rare. Même si le Centre Leonardo da Vinci offre des cours pour les plus jeunes, le bocce traîne la réputation d'être un «sport de vieux». Bon. Vieux peut-être. Mais un «sport»? «À 30 ans oui, c'est un sport, répond M. Borsallino. Mais à 60 ans, c'est un passe-temps!»

Bocce au Centre Leonardo da Vinci
8350, rue Lacordaire
514-955-8370
__________________
¯\_(ツ)_/¯
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  #2  
Old Posted Jan 16, 2007, 4:58 PM
Guy Crémeux Guy Crémeux is offline
On les aime crémeuses.
 
Join Date: Oct 2006
Location: 514 Pouinte Seins-Charles
Posts: 638
Interessant arcticle !

Ainsi va l'evolution, ca toujours ete comme ca et ca le sera toujours.
__________________
Don't fwck with PSC !
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End
 
 
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